<

changement de point de vue

quelques réflexions à propos de formes connues et moins connues de la perception et de la relation au monde

la pensée serait-elle limitée?
il semble que la tête, même bien faite, soit mise en difficulté par les changements de notre époque qu’elle ne parvient ni à expliquer, ni à saisir valablement. Par nature, le changement brise les modèles et ne se laisse pas réduire à des catégories du connu, mais la transformation que nous subissons va jusqu’à nous priver de tous nos repères cognitifs habituels.
serait-on dans une impasse ?
en réalité, la capacité de comprendre, de concevoir et de créer par la pensée est infinie, c’est un des potentiels les plus précieux de la nature humaine, du moins si on en a un libre usage. Or bien que la pensée ne soit pas limitée en soi, elle est cependant réduite aux limites qu’elle se donne, les formes qu’elle prend, qui devenues habituelles, exclusives finissent par réduire son infinie liberté.
ainsi les idées qui nourrissent notre pensée et déterminent nos croyances sont largement conditionnées. La plupart sont des idées reçues que nous faisons nôtres, souvent sans décantation, ni élaboration, elles sont assez rarement le fruit de notre réflexion ou investigation personnelle.
et pourtant la pensée est essentiellement capable d’appréhender la réalité dans son ensemble. Dans une dynamique féconde des deux hémisphères cérébraux, où le logique, le rationnel et le séquentiel dialoguent avec une dimension intuitive, globale et immédiate, la pensée devient réellement féconde et porteuse du réel tout entier.
il faut dire que dans la culture qui est la nôtre l’empreinte cartésienne reste forte. C’est par l’exercice de la pensée que l’humain définit son identité et la validité de son expérience: je pense, donc je suis. Les sens étant réputés trompeurs, une expérience personnelle nourrie de ressenti et de mouvements émotionnels, bien que familière des pratiquants de yoga sur le tapis, est pour le moins suspecte pour l’usage du monde.
le problème n’est pas la pensée, mais le fait de s’identifier avec certaines de ses modalités à l’exclusion d’autres.
une identification réduit inévitablement la compréhension de la réalité à la portion qui en est appréhendée. Et dans cette perception restreinte, et en réalité insatisfaisante, l’ego investit beaucoup d’énergie dans des projections, des généralisations, des formes fermées et répétitives, qui tendent à valider et justifier le point de vue adopté et qui maintiennent la séparation de la réalité. La fonction cognitive n’y est pour rien, c’est l’usage que nous en faisons qui entraîne la confusion.
 » une croyance n’est qu’une pensée qu’on continue à penser. Une croyance n’est rien de plus qu’un mode de pensée chronique, et vous êtes capable, même en essayant un tout petit peu, de commencer une nouvelle forme, de raconter une autre histoire, d’atteindre une autre vibration, de changer votre point d’attraction. »
Esther Hicks


corps multiples

les temps changent. Une nouvelle époque amène une nouvelle perspective dans une vision élargie de la vie et du monde. Cela ne va pas sans ébranlement ni perte de sens. Le moment est venu de vérifier expérimentalement la validité de nos croyances, de lâcher les repères habituels devenus inadéquats, de reprendre possession de notre dimension humaine.
un simple changement d’échelle nous donne quelques indices. Au centre de la galaxie dont fait partie notre système solaire on trouve un espace tranquille autour duquel gravitent des systèmes de corps célestes centrés autour de soleils, dans une organisation complexe et harmonieuse sans cesse en mouvement.
au plan subatomique la vie est un champ vibratoire cohérent dans lequel des informations sont constamment échangées entre des éléments changeants reliés entre eux en un réseau de liens vivants.
des samkhya kārikā retenons encore que de l’activation des polarités purusha et prakriti, émanent successivement un corps spirituel, un corps mental, un corps émotionnel et un corps physique, chacun dans sa perfection propre et porteur de la mémoire de l’unité.
de ces quelques points nous déployons la vision suivante : un être humain est un corps multiple et interactif modulé à tout instant par les innombrables expressions du vivant avec lesquelles il est en relation.
c’est une goutte d’eau dans l’océan. De la goutte il a la forme, de l’eau la mémoire de toutes les dimensions de son être, de l’océan la conscience de sa nature essentielle et de son origine.
c’est une étincelle. Du soleil, il tient la vie, de la lumière la conscience, de l’Un la réalité éternelle.
les quatre corps sont porteurs chacun de plans de conscience et de niveaux de manifestation spécifiques. En toute personne, le corps spirituel vibre la fréquence unique du Soi, le corps mental en décline une infinité de formes possibles d’expérience, le corps émotionnel fait entrer dans la danse du vivant et contient les mouvements du champ tout entier, tandis que le corps physique en manifeste et intègre l’expérience, suprême réalisation.
l’existence humaine est précieuse pour la possibilité qu’elle donne de vivre tous les niveaux d’expérience et les plans de conscience dans un corps multidimensionnel. Dans l’existence humaine, c’est la vie qui est précieuse, ce réseau qui se crée et se transforme sans cesse par la relation, l’information, l’évolution de tout ce qui interagit. L’humain se fait, se définit, s’enrichit de tout ce qui le touche, par les qualités vibratoires avec lesquelles il entre en résonance.


la fréquence du coeur

une façon créative d’embrasser le changement est donc de laisser s’ouvrir son coeur et de se mettre à l’écoute. Se permettre de faire la part belle à la matière sensorielle du ressenti corporel et aux multiples mouvements qu’elle suscite en nous et autour de nous à tout moment. L’être humain est sensible et réactif, il répond naturellement au moindre souffle.
si les vents actuels soufflent fort, s’ils sont turbulents et imprévisibles, c’est que le réseau de la vie qui relie tous les êtres est en mutation. L’humanité est en train de découvrir le champ commun du réseau vivant et la dimension collective et unifiée de toute expérience personnelle. Elle passe de l’expérience individuelle d’un ego auto-centré et séparé du tout vers une conscience une du réseau de la vie dans lequel l’individu crée librement la matière de ses relations avec le monde.
dans un univers vibratoire, tout ce qui est sur la même longueur d’onde entre en contact par affinité et suscite des formes harmonieuses. Une particule lumineuse est naturellement en relation avec la lumière et rayonne. Les dissonances se résolvent en consonances ou ne se résolvent pas. Ce qui reste dissonant finit par se séparer, se défaire, se dissoudre, la matière vivante du réseau unique n’étant pas ou pas suffisamment nourrie.
consonance et dissonance sont d’autres mots pour sukha et duhkha. L’espace consonant est vaste et ouvert, il contient tous les possibles, il vibre une fréquence d’unité, qui résonne au coeur de la personne. Ce n’est pas une émotion, comme le plaisir ou la joie, mais un niveau de conscience, qui se traduirait par amour, si le mot n’était pas galvaudé.
la différence entre une particule lumineuse et une onde est une question de point de vue. De même, la pleine conscience lumineuse qui s’est faite matière vivante, purusha-prakriti, se dit au coeur de la personne que nous sommes comme dans le réseau vivant qui nous relie à tous les êtres.
nous trouvons infailliblement cet espace consonant au fond de nous-même, dans l’oeil du cyclone des mouvements de tous nos corps en relation avec toutes les expressions de la vie.
nous le trouvons également dans le réseau du vivant lui-même, dans tout ce qui est léger, aisé, joyeux, en un mot sattva.

 

chacun des points qui constituent l’espace est essentiellement un centre consonant, nous choisirons donc selon notre préférence du moment un mouvement de retour vers soi ou une ouverture à ce qui nous nourrit. C’est tellement simple et c’est tout, un jeu d’enfant!
l’avantage étant que, de ce point de vue privilégié, nous pouvons saisir la réalité toute entière sans nous sentir fragilisé ou menacé, parce que nous y participons pleinement. Je vous souhaite bien du plaisir à jouer à changer de point de vue pour naviguer en aux troubles ou simplement quand le désir vous vient d’encrasser la vie plus largement.