© Klass.be

 

bouleversement

tout a basculé en quelques heures
nous avons changé ou … est-ce le monde ?
en tout cas tout est différent : nous, le monde, notre perception, notre compréhension
un simple saut vibratoire a élargi considérablement notre champ de conscience, nous laissant déstabilisés et perplexes

la mutation, radicale et évidente, se fait discrète : nous nous trouvons un peu gauches, comme pris d’une soudaine boiterie, décalés de nous-mêmes, à évoluer sans aisance dans une réalité multidimensionnelle augmentée fascinante, mais dont la complexité nous donne le vertige

 

ébranlés, nous cherchons spontanément à caler quelque chose (ressenti, position, vision … ) pour réduire l’inconfort, bien sûr
et il nous vient une envie de repérer, de nommer, de fixer certains aspects de l’expérience, pour lui donner du sens et baliser un peu l’espace

en réalité, stabiliser un élément tent à fixer et à figer une partie de l’expérience : quelque chose en nous se crispe en présence d’une amplitude et d’une mobilité déboussolantes et la fluidité étourdissante du cours des choses est amoindrie, comme ternie à cet endroit
c’est à la fois intérieur et extérieur à nous : impossible de distinguer les deux
finalement (s’)immobiliser cristallise l’éclosion qui a lieu en nous, cela augmente plutôt le malaise, comme enfiler notre corps dans un vêtement trop petit ou réduire notre expérience à une portion infime de la réalité

 

nous voici donc flottants, impressionnables et réactifs, captivés et un peu défensifs
il y a beaucoup de stress, de tensions, de fatigue et dans l’épuisement, ça lâche enfin

 

cependant le monde matériel semble pratiquement inchangé et l’ego ne s’y retrouve pas
on peut se leurrer un instant, imaginant que le changement n’est pas si important, après tout !
nous investissons bien sûr dans des projections mentales qui maintiennent une réalité définie et connue : c’est habituel, efficace, rassurant

mais, après qu’un saut de fréquence a fait soudainement voler en éclats la cohésion de notre expérience (et avec elle quantité d’images et d’identités associées à la perception que nous en avons) notre identité vacille, s’effiloche et finit par se dissoudre
et là tout apparaît vraiment différent

 

fondu au blanc

que va-t-il se passer ?

il n’est évidemment pas question de s’approprier l’espace jusqu’à y voir naître une nouvelle vision, un projet neuf ou une identité amplifiée
quêtes de sens et projections (devenir, vocation, mission …) sont sans objet ici

 

vacance

une création surgit du vide, continuellement

L’avoir fait l’avantage
Et le non-avoir fait l’usage
Dao De Jing 11, traduction Claude Larre

il s’agit plutôt, libres et ouverts, devenus chas d’une aiguille, de nous laisser traverser par le flux de la réalité universelle

êtres vacants, nous laisser continuellement remplir et vider et remplir encore, participant ainsi à la création continue du monde par le prisme de notre conscience individuelle engagée dans l’aventure terrestre

 

sublime éphémère 

tout coule
Héraclite, Fragment 136

dans un flux immuablement vivant
inspirer et expirer, recevoir et laisser partir
naître et mourir à chaque instant

une expérience renouvelée

 

comment notre vibration unique et la singularité de notre personne humaine œuvrent-elles en faveur de l’évolution ?
il s’agit de notre évolution personnelle, celle de l’humanité et celle de la planète

quel silence et quelle écoute pour une juste résonance avec le chant de la Terre ?

 

être simple !

 

 

 

une nouvelle dimension de notre humanité, longuement distillée jusqu’à saturation, commence à vivre en nous
c’est que nous nous sommes progressivement accoutumés et harmonisés avec cette fréquence
il nous aura fallu six semaines pour traverser les vagues suscitées par l’éclipse totale du soleil le 8 avril dernier